23 juillet 2024
Arctus publie pour la deuxième année son observatoire du travail hybride & augmenté.
Deux objectifs principaux sont visés par cette étude : mesurer l’adaptation des organisations à l’hybridation du travail et capter les signaux qui porteront le changement des entreprises dans les prochaines années
Pour enrichir ces résultats, plusieurs experts ont été conviés lors de webinars, croisant ainsi les résultats de l’Observatoire du New Normal au travail, l’illustration de l’hybridation du travail chez Kaliop, une ESN aux pratiques innovantes, complété par des éléments de réflexion de Frédéric Josué, prospectiviste.
Voici quelques enseignements issus du terrain et de nos experts
En 2024, on note une augmentation de la pratique du télétravail avec une croissance du nombre de personnes déclarant télétravailler au moins un jour par semaine.
Pour Aurélie Dudézert, de l’Observatoire du New Normal au Travail, le cadre du télétravail n’est pourtant pas clair, quand bien même des accords de télétravail sont négociés. Se pose toujours la question de savoir comment on travaille vraiment à distance. Ce commentaire rappelle que beaucoup de managers ont transposé leurs habitudes de collaboration sans envisager de les revoir.
Certaines entreprises, dont Kaliop, ont procédé à une mise à jour de la charte du télétravail mise en place lors de la pandémie. La charte a été revue et réécrite de manière collaborative avec pour objectif, à la fois de gagner en qualité de vie pour les collaborateurs et permettre à l’entreprise d’en tirer parti.
On ne reviendra pas en arrière en matière de télétravail mais il est important de clarifier et redéfinir les interactions du travail dans ce cadre hybride.
Si la perte de la cohésion de l’équipe est le premier risque associé au travail hybride, la limitation des interactions spontanées est ensuite évoquée, suivie par la difficulté de l’intégration des nouveaux arrivants, selon les résultats de l’Observatoire du travail hybride.
Preuve de l’importance du présentiel et de la nécessité des interaction IRL (In Real Life), chez Kaliop au moment de l’onboarding on vient pendant 3 mois au moins 4 jours par semaine pour s’imprégner de la culture de l’entreprise et rencontrer l’ensemble des collaborateurs avant éventuellement de travailler à distance plus fréquemment. S’il en était besoin, c’est une confirmation supplémentaire que ce qui s’échange et se partage au bureau « en vrai » n’est jamais transmissible à distance. Le télétravail est une condition sine qua non pour de nombreux salariés et notamment des jeunes. Les nouveaux entrants devraient s’assurer qu’une réflexion organisée du travail hybride est mise en place dans les entreprises qu’ils envisagent de rejoindre.
Frédéric Josué se projette et indique à terme, l’avènement de technologies de très haut débit telles que la 6G et le spatial computing qui vont permettre de réunifier les espaces physiques et virtuels grâce à la réalité augmentée (sans besoin de casques).
L’entreprise et ses espaces seront projetés dans un lieu dans lequel le salarié sera immergé. Ce dernier aura le sentiment d’être pleinement engagé dans cet espace de travail collaboratif, avec ce que l’on appelle la suspension consentie de l’incrédulité.
Les répondants à l’observatoire, globalement satisfaits des conditions techniques du travail proposées par leur employeur (83% de répondants satisfaits ou très satisfaits), utilisent, par ordre décroissant, des solutions de visioconférence, des espaces collaboratifs et des outils de gestion documentaire, ex aequo suivi par l’intranet.
Chez Kaliop on s’assure que les conditions de travail au domicile sont optimisées : 2 écrans pour les développeurs sont proposés et un écran pour les autres populations. Des casques sont également fournis, complété par une participation mensuelle aux frais. Enfin, les lieux de travail dans les bureaux ont été aménagés pour tenir compte du passage en flex office sans réduire le nombre de places et en tenant compte du fait que le télétravail continue notamment avec les clients, ce qui justifie l’aménagement des locaux pour permettre des interactions individuelles vers l’extérieur (phone box) ou à plusieurs pour des chantiers collectifs.
Frédéric Josué se projette et indique à terme, l’avènement de technologies de très haut débit telles que la 6G et le spatial computing qui vont permettre de réunifier les espaces physiques et virtuels grâce à la réalité augmentée (sans besoin de casques).
L’entreprise et ses espaces seront projetés dans un lieu dans lequel le salarié sera immergé. Ce dernier aura le sentiment d’être pleinement engagé dans cet espace de travail collaboratif, avec ce que l’on appelle la suspension consentie de l’incrédulité.
À n’en pas douter, l’IA générative confère une nouvelle dimension au travail hybride.
L’enrichissement de la boîte à outils du salarié se déploie d’abord avec le recours plus systématique au moteur de recherche étendu (RAG), suivi de la traduction, puis de l’assistant bureautique (ex : Copilot) et enfin la production de texte, d’image et de vidéo.
Facilement accessible, les solutions d’IA générative sont utilisées par 70% des répondants alors que seules 30% des entreprises indiquent un usage déployé en interne. Ce shadow IT dénote que les salariés veulent une solution à leur problème de productivité. Les salariés craignent aussi l’impact de cette technologie sur leur travail et l’on voit que les DG tardent à réfléchir à son impact sur le travail nous dit Aurélie Dudézert.
Enfin si ces outils favorisent le déploiement de l’autonomie des salariés et pourraient entraîner une possible hausse de la productivité, ils devraient avoir un coût important pour les entreprises, en termes de formation, de coûts fixes et d’impact environnemental rappelle Frédéric Josué.
On le voit, de nouveaux défis sont à relever pour les entreprises qu’il s’agisse de management, de formation, ou plus largement de nouvelle façon de penser le travail, car la technologie modifie en profondeur le système économique. À nous de faire preuve de créativité, d’exigence et d’ambition car dans ces périodes de transformation les opportunités sont légion.
Vous souhaitez découvrir l’ensemble des chiffres et tendances issus de l’Observatoire du travail hybride & augmenté 2024 ? Téléchargez le rapport complet dès maintenant.
Pour en savoir plus sur les experts interrogés :
Fondatrice d'Arctus, Associée
Fondatrice et dirigeante d’Arctus, Isabelle est aussi auteur et conférencière. Depuis 2007, elle partage son regard et apporte des éclairages sur les transformations internes que traversent les organisations au travers d'études et observatoires tels que l'Observatoire du Travail hybride et management digital, l'Observatoire Intranet & Digital Working ou l'Observatoire de la Créativité. Elle est également administratrice et membre actif de l'AFCI, l'Association Française des professionnels de la Communication Interne
Arctus est une société de conseil et d’accompagnement au changement, experte en transformation digitale interne. Nous aidons les organisations, les managers et les collaborateurs à mieux travailler ensemble par la mise en place de dispositifs digitaux et le déploiement d’usages collaboratifs et sociaux.
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